Château de Flamanville dans la Manche

Patrimoine classé Patrimoine défensif Demeure seigneuriale Château de plaisance

Château de Flamanville

  • Rue du Château
  • 50340 Flamanville
Château de Flamanville
Château de Flamanville 
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Château de Flamanville 
Château de Flamanville 
Château de Flamanville 
Crédit photo : Aroche - Sous licence Creative Commons
Propriété privée

Période

XVIIe siècle

Patrimoine classé

Château : inscription par arrêté du 6 janvier 1930

Origine et histoire du Château de Flamanville 

Le château de Flamanville est une demeure de plaisance du XVIIe siècle située sur le plateau du Cotentin, dans la commune de Flamanville (Manche, Normandie), et inscrite au titre des monuments historiques. Le domaine seigneurial qui occupait le site remonte aux premiers souverains normands ; la mention Flamenovilla figure dans une charte de l'an 1008. Dès le début du XIIIe siècle, les textes distinguent un fief d'amont, correspondant au château actuel, et un fief d'aval sur les pentes vers la vallée de la Diélette. Vers 1213 le fief d'amont appartient à Lohoud de Flamanville ; en 1221 un Néel Lohoud de Flamanville fait une donation à l'infirmerie de l'abbaye de Sainte-Marie-du-Vœu.

Aux XIVe et XVe siècles, le fief d'amont passe dans la famille de Venoix d'Amfreville, puis, en 1403, Olivier et Robin de Venoix vendent le fief à l'abbaye de Blanchelande. L'abbé Thomas des Isles revend le site le 7 mars 1406 à Colin II Basan, et la famille Basan réunit alors le fief d'amont et d'aval pour y demeurer pendant plus de quatre siècles. Une baronnie est érigée sous Henri IV en faveur de Guillaume Basan, puis le marquisat est accordé par lettres patentes de Louis XIV en mars 1654 à Hervieu Hervé Basan de Flamanville. Hervé Basan reconstruit le château entre 1655 et 1658 en réemployant deux tours et des pans de murs de l'ancienne maison forte ; l'édifice est inauguré en 1658. L'évêque Jean-Hervé Bazan de Flamanville y naît en 1660.

Le domaine revient plus tard à Monique Le Conte de Nonant, fille du marquis Jean-Joseph Le Conte de Nonant, épouse de François de Bruc. En 1828 Claude Louis Gabriel Donatien de Sesmaisons y implante une exploitation agricole de 120 hectares et expérimente de nouvelles méthodes de culture et d'élevage ; son fils Marie-Charles-Donatien de Sesmaisons y réside ensuite. En 1888 la famille de Sesmaisons vend le château à Charles Milcent, qui le transmet à son gendre André Rostand. Après une période de possession par EDF puis d'abandon, la commune de Flamanville acquiert le château en 1986.

Le fief d'aval, quart de fief de haubert tenu du roi sous la châtellenie de Valognes, fut appelé fief de Mary ; en 1395 Jean de Garsalle rend aveu au roi pour un manoir comprenant jardins, colombier, bois et prés, et en 1403 Robert Basan en rend également aveu. Le fief d'aval semble passer ensuite aux propriétaires du fief d'amont ; des aveux sont encore rendus par des Basan en 1485 et en 1540, mais l'emplacement du manoir d'aval n'a pas été retrouvé.

Le château est un ensemble de bâtiments en granit gris de Flamanville coiffés de hauts toits d'ardoise ; le corps de logis principal, d'un étage sur un haut rez-de-chaussée, est flanqué de deux gros pavillons et s'ouvre sur une cour d'honneur strictement rectangulaire. À l'arrière, la façade réutilise une tour ronde en appareil irrégulier datée du XVe siècle et des pans de murs de l'ancienne maison forte ; une autre tour en granit taillé a été ajoutée au XVIIIe siècle. Deux galeries parallèles plus basses relient les pavillons, qui sont complétés de tourelles coiffées en poivrière placées de part et d'autre de l'accès à la cour d'honneur ; celle-ci est précédée d'une douve franchie par un pont dormant. La façade principale est surmontée d'un fronton curviligne interrompant les combles et porté du blason de la famille de Sesmaisons, surmonté d'un petit campanile. Dans la cour du manoir médiéval subsiste un escalier destiné à faciliter la montée à cheval, et la chapelle du château a été consacrée en 1659. La basse-cour, de plan trapézoïdal, est entourée des bâtiments de service et de logements du personnel ; au nord elle longe le vallon aménagé en étang par une levée de terre.

Le parc, d'une vingtaine d'hectares aménagé vers 1826 et ponctué de plusieurs pièces d'eau, abrite le jardin des dahlias. Ce jardin comprend la collection communale, rassemblant une centaine de variétés dont certaines proviennent du parc de la Tête-d'Or à Lyon, et, depuis 2006, le jardin conservatoire installé à la place de l'ancien potager, qui regroupe des dahlias issus des jardins de membres de la Société française du dahlia. Lors de sa création, le conservatoire comptait 438 variétés ; en 2018 il réunissait 3 000 plantes provenant de 800 variétés, ce qui en ferait la plus grande collection officielle de France. À l'extrémité du parc donnant sur le village se dresse un grand pavillon en forme de tour du XVIIIe siècle, dit « Tour Jean-Jacques », construit en 1778 par le marquis Le Conte de Nonant en mémoire d'une invitation faite à Jean-Jacques Rousseau, qui ne s'y rendra pas.

Le château est inscrit au titre des monuments historiques par arrêté du 6 janvier 1930. Seul le parc est ouvert gratuitement au public toute l'année, septembre étant la période privilégiée pour visiter le conservatoire du dahlia ; des expositions et animations permettent occasionnellement de pénétrer à l'intérieur et d'observer des détails comme la tour Jean-Jacques et la façade arrière.

Liens externes